Cette
colline n'est jamais vraiment silencieuse
Du 8 au 19 octobre 2024
Texte et mise en scène
Gabriel Charlebois-Plante
Avec
Philippe Boutin, Amélie Dallaire, Papy Maurice Mbwiti, Élisabeth Smith
Scénographie
Odile Gamache
Lumière
Julie Basse
Costumes
Maude Arès
Patrons et fabrication des costumes
Luce Jobin
Musique
Christophe Lamarche-Ledoux
Dramaturgie
Félix-Antoine Boutin
Manipulation du projecteur de poursuite
Charlotte Richer
Direction technique
Guillaume Lafontaine-Moisan
Direction de production (création), assistance à la mise en scène et régie
Isabelle Paquette
Direction de production (reprise)
Émilie Martel
La recherche entourant la création de Cette colline n'est jamais vraiment silencieuse se situe dans la continuité du travail entamé par le metteur en scène Gabriel Plante lors de son dernier spectacle, Le Cid, présenté à La Chapelle Scènes Contemporaines à Montréal et au Théâtre du Trilium à l’automne 2018. À l’époque, le metteur en scène avait passé plus d’un mois à Gatineau dans le centre d’artiste Axenéo7 afin de développer, avec des artistes originaires de l’Outaouais et de l’Ontario francophone, une technique de jeu et d’improvisation loin du naturalisme classique. Cette démarche utilise l’acteur pour ses qualités d’acteurs, c’est-à-dire qu’il utilise son corps et sa voix comme principaux outils d’improvisations. Dans ce travail, on veut se rapprocher d’une certaine décontextualisation des récits pour se rattacher à une trame presque uniquement émotive. Cette démarche produit un théâtre qui en appelle d’abord aux sens en travaillant la fonction poétique du langage. Nous créons des situations dramatiques non pas par des enjeux relatifs au «Dialogos », ou l’entretien philosophique, mais par un état de présence scénique, et un langage réduit presque à la phonétique sans relier le signifié du signifiant. Chaque mot devient donc un territoire d’improvisations pour les acteurs. Le passage d’un phonème à l’autre est alors l’opportunité d’une situation dramatique. Dans ce théâtre la phrase: « Viens-ici » peut durer quinze minutes et être tour à tour prétexte à implorer, venger, détruire, aimer ou bien vivre un deuil.
Pour Cette colline n'est jamais vraiment silencieuse, nous voulons nous inspirer librement du mythe de Sisyphe. Ce Sisyphe, qui roule absurdement sa roche là-bas aux enfers, permet le terrain sémantique idéal pour notre recherche. Si l’action dramatique est simple, la charge émotionnelle et les micro-situations sont fortes et porteuses de sens. Le mythe nous permettra d’observer par l’effort incessant d’une multitude
de Sisyphe les milliers de tentatives pour déjouer un monde absurde en rendant une signification aux gestes et au langage. Une signification qui passe par une autre communication que celle de l’intelligible.
Même si c’est la figure de Sisyphe est au cœur de la prochaine création, nous ne travaillerons pas nécessairement à une relecture pure et dure du mythe. Au final il s’agira de présenter une création inédite et non une
relecture. L’objectif de la période de recherche est donc de créer une fiction indépendante du mythe. Celle-ci s’étale de septembre 2020 au printemps 2021. La première phase, à l’automne 2020, inclut une résidence de création au Sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes à Rigaud. Il
s’agit d’un sanctuaire en plein air où spiritualité et mysticisme se chevauchent allègrement. Nous avons établi un partenariat avec le Collège Bourget pour pouvoir répéter dans ce sanctuaire, car le lieu est riche pour le développement dramaturgique du spectacle. Comme ce théâtre repose sur les parcours des acteurs et actrices dans l’espace, la relation avec la chapelle en plein air offre des possibilités de sens renouvelées. Aussi, la présence d’un immense champ de pierre, tout juste à côté de la chapelle, nous offre une possibilité de recherche inestimable en lien avec le mythe de Sisyphe et sa fameuse roche.
Cette colline n'est jamais vraiment silencieuse a été présentée à La Chapelle Scènes contemporaines du 22 au 30 avril 2024 avant d'être reprise au Théâtre Prospero à l'automne 2024.